Saturday, April 01, 2006

Synthèse du débat du 31/03/2006 : Pour ou contre le CPE ? Faut-il casser le CPE ou CPEiser les casseurs. Corollaire : Le DVD, droit inalienable ?

Participants : The Oracle , The Creator, The Salim, The Feignasse, The Bobo

Avertissement sans frais : La synthèse proposée ici est celle perçue et éventuellement corrigée voire enjolivée dans certains cas par The Salim. Merci de réagir dans la rubrique commentaires si vous pensez que votre réflexion a été mal retranscrite ou si, absent, vous souhaitez ajouter votre lumineux point de vue au débat du jour.

Synthèse:

D'emblée, The Oracle interroge l'assemblée. Il demande pourquoi le CPE est limité aux seuls jeunes arabes de banlieue. Il s'agit là d'une ségrégation. Le CPE devrait être généralisé, assure-t-il. Pragmatique, The Feignasse demande à l’auditoire si le CPE concerne quelqu’un parmi l'assemblée. L’interrogation gagne l’assistance, fait plusieurs tours de table, impose le silence et... non ! Personne n'est directement concerné par le CPE.
The Salim trouve qu’il est fondamentalement injuste de licencier quelqu’un sans motif. Le jeune ne sait pas en quoi il a fauté (si tant est qu'il ait fauté) et ne peut donc pas progresser. Il ira reproduire les mêmes erreurs supposées ailleurs. Sans illusion sur la nature humaine, The Salim pense que si on donne au patron le droit d'exclure quelqu'un sans raison, ce dernier ne s'en privera pas.
The Oracle, décidément très inspiré, objecte à raison que dans certains cas il est plus élégant de ne pas dévoiler le motif… exemple : « tu es vraiment un con pétant, tu es viré ! ». Dans un retour de flamme, il renchérie. Il affirme que le CPE passerait beaucoup mieux vis-à-vis d’une plus large population s’il était présenté comme étant un droit réservé aux racailles. Au lieu de nettoyer la racaille au karcher, il vaut mieux la traiter au CPE. Rappellons que cinq minutes avant, The Oracle jurait du contraire : "le CPE devrait viser tout le monde". Il assume fièrement sa contradiction. The Feignasse rétorque que personne n’a posé la question aux casseurs pour savoir si un tel contrat les intéresserait. The Salim dit que puisque les racailles "font leur marché" pendant les manifestations (en volant des portables), ils n’ont donc pas le temps de répondre à des interviews distrayantes. D’aucun (The Creator), pense que ces spectacles sont des manifestions anti-anti CPE de la part des racailles. The Salim pense que la remarque de The Creator est plus intelligente que vraie.
The Oracle rétorque qu’il y a juste un malentendu : depuis le début les racailles voulaient des portables derniers cris, pas de CPE. The Créator qui avait écouté silencieusement (et religieusement) ces échanges navrants d’un sourire narquois profite d’un moment de silence pour - soi disant - élever le débat. The Créator rappelle d’un ton solennel à l’assemblée ce que l’histoire nous enseigne :
« L’histoire est fort d’enseignement, elle balaye tout sur son passage et je vais développer pourquoi. On peut tout expliquer avec « le sens de l’histoire » qui soit dit en passant échappe à l’assemblée. Je vais commencer par évoquer quelques généralités sur ce que peut nous enseigner l’histoire avant de trancher dans le vif. La conjoncture mondiale nous montre clairement que, d’une part, le différentiel de richesse Nord Sud tend à s’amenuiser même si le processus est lent. Mais que d’autre part ce nivellement se fait par le bas enfin à mi-chemin entre le bas et le haut mi-haut mi-bas, quoi."
The Salim conteste cette version de l’Histoire. Il suspecte The Creator d'utiliser ce monologue dilatoire, ce cours magistral, cette théorie assenée, cette leçon gratuite, cette prose fumeuse,
cette éloquence surfaite, cette vérité douteuse pour divertir l'assemblée et faire oublier
LE vrai problème : les droits de l'homme. The Salim veut que l’on prenne en considération les droits humains primaires à pouvoir manger à sa faim et dormir dans un endroit chaud. Et cela indépendamment du contexte historique et de l'époque. "La faim n'a pas d'époque", dit-il. Or, il constate que ces besoins sont loin d'être couverts (en France, 100 000 étudiants vivent sous le seuil de pauvreté d'après l'INSEE) et prédit, preuve à l'appui, que le CPE rendra leur condition encore plus difficile. Il sera notamment plus délicat de se loger, compte tenu de la méfiance croissante des propriétaires et surtout d'emprunter auprès des banques pour consommer.
The Salim parie sur un accroissement des inégalités.
Interruption : Attention... éclair de génie ! The Oracle illumine le débat : "Pourquoi aller chercher une main d’œuvre bon marché en Chine alors qu’on peut la trouver auprès jeunes arabes de banlieue ?". The Oracle semble faire une "fixette" sur les jeunes arabes de banlieue. Etrange obsession...
The Créator déplore que The Salim ait changé (plus virulent qu'avant) alors que The Salim déplore que The Créator n’ait pas changé (toujours aussi donneur de leçon). The Créator reprend sa brillante démonstration au point précis où elle s’est arrêtée, malgré les digressions diverses et variées :
" Je propose de vous expliquer (bande d'ignares !) les fondements historiques de la situation actuelle. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une population dite population du baby-boom est née juste après guerre entre 44 et 45, cette population a vécu successivement les événements majeurs suivants : une enfance austère et morale (pendant les 30 glorieuses), une révolution estudiantine qui a fait date (mai 68), une époque de frénésie sexuelle (les années 70), les années « fric » inhérentes à un emploi gratifiant et stable (les années 80), l’époque de progéniture gâtée, pourrie, une retraite dorée grâce au fabuleux principe de la retraite par répartition (années 90) et enfin un retour aux valeurs morales sur le retard (maintenant). Bref, une vie quasi-idéale. Or, leurs enfants au courant de cette vie par les médias ont présupposé, peut-être un peu hâtivement, que ce niveau de qualité de vie serait un dogme, une norme, un dû. Il n’est donc pas surprenant que ces enfants refuse d’avoir moins que leurs parents. La conjoncture mondiale étant ce qu’elle est (cf. plus haut), il n’est pas possible qu’ils aient autant que leurs parents. Il faut donc s’attendre que le niveau moyen de leur vie baisse et donc que les prétentions en DVD baisse. Et donc que soit remis en question le droit inalienable au DVD. Sur ces belles paroles, le Creator tire sa reverance sous les applaudissements de la salle en délire. Le public est séduit et les regards sont médusés. The feignasse qui est l’une des rares a ne pas avoir perdu le fil du débat, questionne : « Et le CPE dans tout cela ? ». Revenants à petits pas dans l'areine, The Creator remet sa cap en place avant de prendre la parole :
« Comme vous auriez du le comprendre (bande de nases !), la question du CPE ne se pose même pas, dans 50 ans on sera tous des CPE et on se moquera gentiment du désenchantement de cette génération perdue. Cette génération qui manifeste à 20 ans contre le CPE, manifestera avec enthousiasme dans 50 ans pour le CPE au regard d'une future mesure bien plus précaire (et fictive) appelée la STO (Service du Travail Obligatoire)." The Creator masqué tire à nouveau sa révérance. Cette fois pour de bon. Applaudissements dans la salle. Le public est conquis, il a en eu pour son argent. Mais qu'en pense la critique ?

Merci aux débatteurs OnLine de donner leur avis dans la rubrique Commentaires.

2 Comments:

At 8:02 PM, Anonymous Anonymous said...

Brillant résumé mais dommage qu'il soit gaché par une faute de frappe impardonnable à ce niveau de la compétition. Il fallait lire : "The Créator n’a pas changé (toujours aussi bon)"




PS : Jé né pas changé, jé suis toujours cet étranger, qui te chantait des romances,
Qui t'inventait des dimanches,
Qui te faisaient voyager

 
At 11:53 AM, Anonymous Anonymous said...

Comme ça fait plaisir de voir renaitre de ces cendres les débats du jour :))
Concernant le cpe, je voudrais juste dire que cela est dangeurux pour les jeunes non qualifiés (et non pas les jeunes arabes ! ). Tous les débatteurs préesnets n'ont rien à craindre... mais qu'en est-il de nos frères ?
Dans cette génération poubelle (on prend, on jette), ce n'est pas étonnant que ce principe s'étende au monde du travail...
je suis malheureusement d'accord avec la vision de the creator mais ne pouvons nous rien faire pour lutter contre ???

 

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